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sur le mariage et le divorce

insultés à propos de rien par les saintes feuilles ou dans les mandements et les chaires. On ne concilie jamais le fanatisme. Dès qu’il se sent la bride sur le cou il se montre de suite tel qu’il est. Aussi, en 1868, le despotisme des évêques étant devenu intolérable, il fallut rétablir le code civil de 1811 et autoriser définitivement le mariage civil. Et en 1870, on passa une loi imposant l’obligation du mariage civil à tous ceux qui n’appartenaient pas à l’un des cultes reconnus par l’État. Avant la passation de cette loi, et pour se soustraire à l’exaspérante ingérence du clergé dans les opinions et les affaires des individus, nombre de personnes préféraient vivre dans le concubinage. Eh bien ! l’Église, gardienne de la morale, ne voyait aucun inconvénient à cela, pourvu qu’on lui abandonnât entièrement les questions matrimoniales et que le mariage civil ne pût rentrer dans la législation et la pratique sociale. L’État comprenant mieux la morale que sa gardienne de droit divin, vit enfin qu’il fallait cesser de laisser le champ libre au concubinage. Cris furieux de Pie ix, et il anathématise la constitution autrichienne qui protégeait mieux la morale que la Curie.

Puis forcée de céder en Autriche, l’Église soulève en Hongrie une guerre de partis furieuse pour y repousser ce qu’elle avait fini par concéder ailleurs. Toujours la déraison ! Et impie qui pense que ceux qui se mettent ainsi en toute occasion en contradiction avec eux-mêmes et avec le plus simple bon sens