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les erreurs de l’église
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fession[1] — et elle se confessait toutes les semaines — que Henri se séparait d’elle car il n’avait certes pas la conscience absolument nette comme mari puisqu’il a eu cinquante-six maîtresses en titre. Mais il fallait un héritier et le dogme fut relégué dans son coin par ses défenseurs.

Citons aussi un divorce refusé par politique quand on était en conscience tenu de l’accorder. Henri VIII était marié avec la femme de son frère, cause radicale de nullité dans l’Église. Eh bien, on lui refuse le divorce sur sollicitation de Charles-Quint.[2] L’Église accordait le divorce quand elle devait le refuser et le refusait quand elle devait l’accorder. Et si le bon Dieu n’était pas content, eh bien ses vicaires l’informaient que c’était leur opinion à eux qui devait prévaloir.

XLV


Que l’on veuille bien me permettre de revenir ici sur les conférences du R. P. Didon sur le divorce. Nous avons vu comment il expliquait la doctrine de

  1. Son propre frère en était un.
  2. Le divorce allait être accordé mais Charles-Quint ayant été victorieux à Pavie, Clément VII répond aux représentations qui lui sont faites : « La puissance de l’empereur m’enveloppe et me domine. Si je cède au roi, j’entraîne sur moi et le Saint-Siège une ruine irréparable ». Voilà comment la possession d’un petit état rendait le pape plus indépendant. Clément cède à l’empereur, commet une faute en droit canon, et la ruine n’en vient pas moins par le sac de Rome, avec perte de l’Angleterre par dessus le marché.