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sur le mariage et le divorce

ception au sujet du mariage, donc continue de le regarder comme acte purement civil. Et cela avait toujours existé. Athénagore, dans son Apologie pour les chrétiens adressée à l’empereur Marc-Aurèle, dit : « Nous nous marions selon les lois que vous tous avez édictées. « 

Deux siècles plus tard Chrysostome écrit : « Soit que nous contractions mariage, ou que nous fassions des testaments, ou que nous bâtissions des maisons, nous sommes soumis aux ordonnances des princes. Et si nous faisons quelque chose qui leur soit contraire notre acte est nul et de nul effet. »

La prétention de Pie ix n’est donc pas soutenable historiquement. Est-elle admissible en loi et en raison ? Pas davantage. Et qui l’a décidé ? Pie ix lui-même qui a finalement abandonné cette prétention quand les évêques d’Italie, comme nous le verrons plus loin, ont dû accepter l’antériorité du mariage civil.

Sans doute la bénédiction nuptiale se donnait sous les empereurs, mais après le mariage contracté sous la loi civile. Saint Ambroise dit qu’il ne faut pas autoriser le mariage avec un infidèle parce que le mariage doit être sanctifié par la bénédiction du prêtre. Le mariage était donc considéré comme existant déjà avant la bénédiction. Et la chose va de soi puisqu’on agissait sous la loi romaine établissant le consentement comme seule base du mariage. Quarante ans après saint Ambroise, le concile d’É-