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les erreurs de l’église

phèse décrète qu’il faut sanctifier le mariage par la bénédiction du prêtre, comme Jésus l’avait fait aux noces de Cana. Le concile reconnaissait donc lui aussi l’acte civil, mais il jugeait nécessaire de le sanctifier. Jamais alors on n’eût toléré que le prêtre fît un mariage de lui-même et non célébré sous l’empire de la loi civile. Et la bénédiction nuptiale n’était pas considérée comme nécessaire avant l’empereur Léon vi (886-911), qui la décrète à peine de nullité du mariage. Mais c’était une ordonnance civile sanctionnant les ordonnances ecclésiastiques qui n’eussent pas été obligatoires sans elle.

Sous Pépin et Charlemagne on associe les évêques au pouvoir civil dans toutes les causes matrimoniales, ce qui prouve que le mariage était encore considéré comme un acte civil. Les Capitulaires laissent aux évêques le soin de rechercher les degrés de parenté déjà établis par le pouvoir civil. Ils ordonnent aussi que tout mariage soit célébré publiquement et accompagné ou suivi de la bénédiction nuptiale. C’est donc toujours le pouvoir civil qui légifère et l’autorité religieuse qui exécute les ordonnances civiles. La bénédiction religieuse pouvait accompagner ou suivre la cérémonie civile, mais jamais la précéder. Le mariage était donc considéré comme acte civil auquel on permettait de superposer la cérémonie religieuse.

Ainsi depuis l’origine du christianisme, le pouvoir civil était souverain en matière de législation matri-