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les erreurs de l’église

semblait être une horrible impiété aux partisans du sens figuré, et nouveau pour les Juifs, de ces prophéties. Il est pourtant certain que sur leur sens réel ce sont les Juifs qui avaient raison, car les interprétations catholiques ne tiennent pas debout. Les Juifs les prenaient dans leur sens propre et les chrétiens étaient obligés d’avoir recours au sens figuré et a des interprétations d’un fantaisisme réjouissant. Les Juifs et les païens furent donc mis hors la loi sur la question du mariage. Les femmes juives, païennes et même dissidentes ne furent plus regardées que comme des concubines, et on se mit à massacrer les femmes juives et dissidentes sans plus de pitié que les hommes dans les différentes querelles ou émeutes que le fanatisme orthodoxe suscitait à tout propos pour amener le triomphe de la vraie religion. Le fait est que si une religion est d’autant plus vraie qu’elle a fait massacrer plus de monde, aucune religion n’approche du catholicisme.

Cette fausse notion de l’illégitimité du mariage des hérétiques s’est perpétuée à travers les générations, est devenue partie intégrante des traditions de l’Église et est arrivée à son point culminant dans le décret Tametsi qui s’adressait surtout aux partisans de la Réforme qui avaient avec raison fait du mariage un acte purement de droit naturel et social. L’Église a tenu longtemps à cette fausse notion, mais il lui a fallu lui apporter quelques palliatifs dans la pratique. Mais ces palliatifs sont en