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les erreurs de l’église

« Le contrat est la matière du sacrement. Mais quand il s’agit de déterminer comment le contrat est la matière du sacrement, les théologiens ne se trouvent plus d’accord. Les uns regardent la bénédiction du prêtre comme forme sacramentelle ; les autres pensent que le contrat ou acte renferme tout à la fois la matière et la forme du sacrement, sans cependant expliquer la chose de la même manière. »

Voilà certes qui n’est guère consolant pour ceux qui voudraient être un peu sûrs de ce qu’on leur dit. De quoi les fidèles sont-ils donc sûrs quand les Docteurs ne peuvent pas s’entendre entre eux sur une explication satisfaisante pour tous ; quand l’un soutient le contraire de ce qu’affirme l’autre ?

Aujourd’hui on paraît s’être rallié à l’idée que ce n’est pas le prêtre qui est ministre du sacrement et que ce sont les conjoints seuls qui le sont. Mais autrefois non seulement les théologiens, mais les rituels de diverses églises soutenaient le contraire, savoir : que le prêtre était le vrai ministre du sacrement. Et il est bien clair que ceux-là seuls sont dans la logique du système. Dans ce siècle même des théologiens ont soutenu l’ancienne opinion. Je n’hésite pas à dire que l’immense majorité des catholiques est dans l’erreur sur ce point. Tous croient encore que c’est le prêtre qui est ministre du sacrement et c’est pour cette raison qu’ils ne se croient mariés que devant le prêtre. Quand j’ai eu occasion de dire à de bons catholiques qu’aujourd’hui le prêtre n’est