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sur le mariage et le divorce

donner sa discussion à un sous-entendu qu’elle ne peut démontrer. La loi civile part de principes certains, vrais dans toutes les situations et sous toutes les formes religieuses parce qu’ils sont fondés sur le seul droit naturel. L’Église, elle, partant toujours de l’assertion de son infaillibilité, peut ainsi, selon l’expression d’un légiste anglais, passer sans sourciller à travers le droit et la justice « en carrosse à quatre chevaux ». Sa prétention à l’infaillibilité lui fait envisager les questions de droit et de justice d’un tout autre point de vue que les hommes, qui n’ont pour guide que leur raison éclairée par le droit et non faussée par le dogme. Les explications de l’Église sont souvent peu satisfaisantes parce que la notion d’inspiration est au fond de tout ce qu’elle affirme. Ses conciles se prétendraient-ils infaillibles en dehors de l’idée d’une inspiration ou d’une assistance divine ? Or c’est précisément cette prétention qui force ses canonistes à recourir à des arguments spécieux, souvent à de vrais sophismes, pour voiler autant que possible la faiblesse de la base d’où ils partent.

Dans la jurisprudence ecclésiastique on ne voit partout qu’incertitude, hésitation, dissentiments sur les questions les plus simples. Pourquoi ? Parce qu’on est sans cesse forcé de combattre les principes du droit naturel au nom du dogme.

Voyez ce que dit le cardinal Gousset dans sa Théologie dogmatique, article Mariage :