Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, cinquième série, 1922.djvu/172

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deviné, sous le fier silence, que sa dureté brisait ce cœur délicat ? Mystère ! Il a vu disparaître sous la terre lourde sa femme si charmante qu’il avait juré d’aimer et de protéger toujours, et il est revenu seul dans sa maison… et c’est lui que je plaignais davantage, car il gardait son cœur insensible et toute sa misère de pauvre homme, et elle était délivrée de la triste vie qu’il lui avait faite.


LVII

Simplifier la vie


La difficulté croissante du service, la rareté des servantes et les salaires extravagants qu’elles demandent changeront certainement les conditions de la vie dans notre pays, puisqu’il n’y aura plus que les gens très riches qui se paieront le luxe de domestiques qui travaillent si peu et se font payer des rentes !

Et que feront les jeunes ménages qui s’embarquent dans le mariage avec une si belle audace ? Comment une petite femme délicate, qui élève des enfants, s’en tirera-t-elle à peu près sans aide ? Est-ce possible ?

Nous nous posions ces questions hier, et chacune d’y aller de sa petite solution. — Nous aurons moins d’enfants, dit l’une, par trop simpliste. — Nous vivrons dans notre cuisine et le salon sentira le moisi ! — Nous