Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, cinquième série, 1922.djvu/77

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les sauver de la puérilité vaine et de la vanité effrénée qui règnent dans les grandes villes. Elles suivent des cours, assistent aux conférences, se livrent à l’étude de langues étrangères, font des lectures sérieuses et. peu à peu, elles se détachent des préoccupations mondaines, car leur vie est intéressante et leur esprit est toujours occupé. Et parce qu’en devenant plus sérieuses, elles comprennent mieux le sens de la vie, elles ne dédaignent pas de s’initier aux travaux du ménage et il se trouve que ce sont les plus intellectuelles qui se préparent mieux à leur véritable rôle de femme et qui se mêlent plus activement des œuvres de charité.

Et cela n’a rien qui doive surprendre. Les jeunes filles formées sérieusement sont attirées vers les choses sérieuses. Ayant appris à observer, à comparer et à réfléchir, elle jugent à sa valeur la grande mascarade mondaine et elles cherchent leur bonheur dans une vie où elles sentent vivre leur âme. Il y a plus : en devenant plus intelligentes et plus sérieuses, elles se rendent plus aptes à comprendre les hommes et à se rapprocher d’eux par l’esprit.

On doit me connaître assez pour savoir que rien n’est plus loin de ma pensée que de préconiser la formation de femmes savantes et d’odieux bas-bleus ! C’est d’ailleurs une espèce qui vient mal dans notre Canada encore pénétré de la modération et du bon sens français.