diable ; oui, mesdames, le vulgaire, finaud et redoutable diable.
Et croyez-moi : entamer la discussion avec le personnage c’est se condamner d’avance à la défaite, car il est fin… en diable !
Depuis la déplorable aventure du paradis terrestre, le diable, qui nous a pratiquées avec un art consommé, a reconnu que le meilleur moyen de faire des affaires avec les femmes, c’est encore son premier moyen : nous amener à discuter l’autorité et à vouloir savoir tous les « pourquoi » et tous les « comment ». Le fin compère utilise à son profit cette disposition qu’aucune dure leçon n’a pu corriger.
Il est cependant une espèce d’âmes de femmes que le diable dédaigne, car il a trop à faire pour perdre son temps : ce sont les âmes d’une droiture intransigeante et dont la vertu austère repousse l’ombre de l’ombre du mal. Il n’a aucune chance avec elles, puisqu’elles refusent toute discussion avec lui.
Avec elles, pas de distinction subtiles : ceci est bien, cela est mal ; ceci est permis, cela est défendu ; il ne leur vient pas à l’esprit de chercher pourquoi les défenses, ou bien s’il y aurait une brèche à la loi qui leur permettrait d’y échapper. Elles l’acceptent pleinement, aveuglement, et elles vont leur chemin tout droit, sans tourner la tête, sans écarts, sans reculs, sans essayer d’adoucir la