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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, deuxième série, 1915.djvu/49

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XVIII

Mariages de Pâques


Bientôt Pâques, les jolis soleils d’avril, les mariages… je pense à toutes les petites fiancées frémissantes d’un bonheur profond, ou agitées de vanités puériles durant ces jours augustes de la Semaine Sainte qui n’ont pour elles qu’une signification : ils les rapprochent de ce mariage qu’elles voient venir dans la joie confiante d’un cœur qui ne croit pas à la possibilité d’un malheur qui toucherait à « eux deux ».

Combien de temps durera ce beau bonheur ? Si les jeunes épousées savaient qu’elles ont le pouvoir de formuler à leur gré la réponse à cette question… que c’est dans leurs petites mains qu’elles peuvent retenir l’oiseau farouche toujours prêt à s’envoler…

Hélas, la plupart de ces jeunes filles ne sentent pas encore leurs âmes. Elles ont vécu sans se connaître elles-mêmes, sans soupçonner les réalités de la vie : elles vont au mariage comme à une fête perpétuelle.

Demain elles vont commencer une vie au jour le jour, dans le banal à peu près d’une intimité conjugale faite d’habitude et non de sympathie compréhensive et profonde. Chacun ne songera qu’à jouir le plus possible de la vie matérielle avec toutes ses commodités et ses plaisirs.

Et ils iront ainsi quelques mois, peut-être