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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, deuxième série, 1915.djvu/50

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deux ou trois ans, avec l’illusion d’un bonheur qui n’est qu’un leurre, d’une confiance qui les laisse étrangers l’un à l’autre, d’un amour qui ne sait ni s’oublier, ni partager, et un jour viendra où l’âme de la jeune femme s’éveillera dans la souffrance, ses illusions se dissiperont comme les voiles de brume que traverse le soleil.

Elle verra qu’elle s’est amusée avec des marionnettes, qu’elle a marché à la clarté d’une étoile illusoire, que sa joie était une fumée, et inquiète, elle se retournera pour saisir la main de son compagnon… mais il est loin d’elle ! Ses affaires et ses plaisirs l’absorbent ; elle essaie de le rapprocher d’elle, de lui faire comprendre qu’elle n’est plus une petite fille chimérique, mais une femme qui a besoin d’être comprise et aimée fortement…

Autant lui parler hindou : « N’est-il pas bon pour elle ? Ne lui donne-t-il pas autant d’argent qu’elle en désire ? De quoi se plaint-elle ? »

C’est fini ! Ils ne parlent plus la même langue… elle se sentira toujours seule et faible et elle regrettera amèrement ce qui aurait pu être.

Je voudrais dire à toutes les petites mariées de demain : ayez moins de dentelles et plus de psychologie : n’ayez qu’un souci en tête : devenir l’amie de votre mari, et pour cela conquérir sa confiance : ce n’est quelquefois possible qu’en donnant goutte à