Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
149
LETTRES DE FADETTE

vous vous plaignez d’être inutile, et il y a près de vous des êtres humains qui ont froid et qui ont faim !

Tous, ma petite amie, nous avons des heures de faiblesse où notre égoïsme voudrait ne penser qu’à soi : faisons-le taire et occupons-nous des autres, c’est le grand remède de toutes les maladies morales, toutes les tristesse, les déceptions et les regrets.

Maeterlinck appelle « bonté morte » celle qui n’est faite que du passé : ayons la bonté vivante qui « transforme en beauté les petites choses qu’elle touche ».


LXII

Simple réponse


« Veuillez me dire, madame Fadette, quelle femme, selon vous, convient au savant, à l’artiste, à l’écrivain, et plus simplement à tout homme instruit ? »

Ceci est le résumé d’une très jolie lettre d’un lecteur-ami inconnu qui me fait l’honneur de me demander mon opinion.

Tout d’abord, mettons de côté la femme savante, la femme supérieure, celle qui serait capable de partager les travaux de son mari, et susceptible, par conséquent, de nuire à son prestige. Il ne doit pas risquer d’avoir une Rivale à son foyer. Colette Yver, dans « Les dames du Palais », analyse très finement ce sentiment de jalousie d’abord inconscient,