Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

faut souffrir de sa tristesse ; c’est dans la réalité de notre destinée et en luttant courageusement contre ses difficultés.

Il est normal de combattre ce qui est visible ou réel, il est parfois bon de pleurer, soit que les autres nous déçoivent, soit que nous nous désappointions nous-mêmes ; mais il est toujours dangereux et malsain de se complaire dans les chimères tristes, d’y souffrir inactives et désenchantées.

Allons ! un peu de courage ! un grand coup d’aile qui nous fera traverser le brouillard et arriver dans la pleine lumière où vivent les âmes droites et fortes, les âmes claires et saines.


VI

Les bonnes petites choses


Toutes ces feuilles blanches éparses sur ma table me sollicitent de les couvrir de petites choses que vous lirez et que je voudrais bien que vous aimiez. Ces pensées qui passent entre nous ne vous paraissent-elles pas comme de nombreux fils d’or ténus, à peine visibles, et solides pourtant, qui relient nos âmes depuis bientôt deux ans ?

Quelques-uns d’entre vous m’ont déjà dit que j’avais pu les aider un peu. J’en ai été fière, et je l’ai cru. Je sais, par expérience, qu’il y a des heures dans la vie où la plus petite chose peut ranimer un courage fatigué et faire sourire un cœur triste.