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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/47

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rente… c’est bien fini, on ne viendra pas… l’après-midi est perdue ! Au milieu de vos lamentations apparaît l’« objet » de l’attente, radieux, inconscient le plus souvent de ce retard, léger en somme, et qui vous a fait tant souffrir.

Et voilà que vous vous êtes torturée follement pour rien. La leçon vous sera-t-elle utile ? Apprendrez-vous à attendre doucement, paisiblement, en personne sage ? Mais non ! puisque c’est précisément parce que vous êtes déraisonnable que vous ne savez pas attendre !


XVII

En carême


Je serais désespérée de prendre ma plume pour vous écrire aujourd’hui si nous n’étions en plein carême ! Je me sens stupide, ni plus ni moins, et je vous paraîtrai ennuyeuse, c’est sûr, mais ne serai-je pas tout à fait dans l’esprit du carême et en même temps je vous y mets : alors… allons-y !

Ah ! le béni temps tout de même où l’on peut se reposer de s’amuser, où, du moins, il est possible de trouver un prétexte pour se dispenser de s’amuser ! Je vous ferai un aveu, mes petites amies, et si vous êtes sincères, plusieurs d’entre vous seraient prêtes à dire comme moi : c’est que je trouve parfois plus ennuyeux de s’amuser que de s’en-