Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/49

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petites âmes frivoles et légères qui sautillent sur le chemin de la vie, se contentant d’être jolies, adulées et parées, il y en a de très pures, dont le cœur n’est pas gâté. Elles vivent dans la griserie d’une fête perpétuelle sans penser à rien, et si tout d’un coup, et plusieurs jours de suite, il leur arrive d’entrevoir la vérité ; si elles s’aperçoivent que leur vie de poupée est une fantasmagorie, et que derrière la joie et les plaisirs frelatés du monde, il y a pour tous des devoirs sérieux, des sentiments profonds, un autre sens à la vie, elles s’arrêtent pour y penser… c’est leur âme qui s’éveille, et l’on peut tout espérer ! Car, si durant six semaines, les idées sérieuses entrent dans l’esprit, si le cœur est remué par des sentiments nobles et sincères, si l’enfant consent à laisser ses jeux et à vivre en personne raisonnable, si cette personne raisonnable comprend qu’il y a une vie chrétienne à laquelle elle a le droit et le pouvoir de participer… Ah ! vous voyez d’ici la grimace du diable qui s’amusait tant de voir les offices du carême transformés en réunions à la mode !


XVIII

La conscience


Dans la grande église sombre, la voix un peu rude du prêtre évoque la conscience, cette âme de notre âme qui avertit, défend,