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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/88

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C’est demain… mon Dieu ! fera-t-il beau ?

C’est à genoux que la moitié du village le demande, dans l’église toute fleurie.

Ils en sortent sur la pointe des pieds, marchant avec précaution sur le plancher si propre qui sent encore la bonne lessive, et par groupes, ils reviennent chez eux, non sans jeter un dernier coup d’œil sur la belle arche de feuillage de la grand’rue d’où partent des banderoles jaunes, rouges et bleues.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Et il a fait beau !

Le soleil faisait étinceler la grande croix de la procession quand les cloches se sont mises à sonner à toute volée ; semblables à un essaim d’oiseau, elles ont pris un vol fou aux quatre coins de l’espace, égrenant sur leur passage la bonne nouvelle, et tous sont sortis à la suite du curé et des enfants de chœur en surplis. Et l’évêque a traversé le village, bénissant à droite et à gauche les paroissiens agenouillés sur le chemin. À sa suite, ils sont entrés dans leur église, et là, recueillis, pleins de foi, ils ont reçu la bénédiction solennelle qui a dû faire descendre sur eux la pluie de grâces qu’ils attendent et qu’ils méritent.

Oh ! la jolie chose que « La passée de Monseigneur ! »