Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, quatrième série, 1918.djvu/4

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absolument se faire écraser sous les roues de l’auto et tout cela rompit le charme !

Mais les instants de paix merveilleuse s’imprimèrent en moi, souvenir charmant que je retrouverai quand je serai bien lasse de m’agiter.

Nous serions vraiment très malheureux s’il fallait toujours parler et répondre. Et vous trouvez peut-être, comme moi, que l’une des meilleures joies de la vie c’est d’être seul quelquefois, et de sentir alors que nous sommes libres. Ce n’est évidemment pas l’avis de ceux qu’un courant entraîne sans cesse à la suite des autres, et qui sont si en peine quand rien d’extérieur ne vient les distraire comme ils disent !

Tout étant pour le mieux dans le meilleur des mondes, ces personnes si sociables sont utiles, et c’est grâce à elles que tant d’initiatives charitables de forme mondaine, ont un si grand succès. Thés, ventes de charité, parties de cartes, soupers, cercles divers sont organisés au prix de grandes fatigues quelquefois, mais le travail préliminaire fait par les personnes charitables marche ensuite sur des roulettes avec le concours et l’assistance de toutes celles qui adorent être ailleurs que chez elles et qui ont un besoin insatiable de s’amuser.

Et de cette façon l’argent tombe dans les caisses de secours comme les feuilles d’automne sur les routes blanches, et beaucoup d’aide ira aux blessés de là-bas, aux pauvres