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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, quatrième série, 1918.djvu/58

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reculent devant la lutte dans laquelle les autres se jettent avec tant de hardiesse. Retirées dans leur vie de famille, elles laissent hurler les loups, et ayant fermé portes et fenêtres, elles jouissent en sécurité d’être personnellement hors d’atteinte.

C’est peut-être parce que si peu de femmes combattent publiquement le féminisme, que le livre de Laura Marlholm m’a tant frappée. Elle est une antiféministe qui combat ses adversaires avec leurs armes, la parole et la plume.

Elle est suédoise avec des origines allemandes et son ouvrage : Le livre des femmes fut traduit dans toutes les langues et fit en Europe beaucoup de tapage, ce qui veut dire qu’autour de lui les femmes firent un grand tapage.

Dans sa croisade antiféministe, l’auteur s’en prend aux deux livres également fameux qui ont servi de bases aux revendications féministes : Le servage des femmes, de Stuart Mill, et La femme et le socialisme, de Bebel. Elle dit qu’en se modelant sur les écrits de ces deux écrivains, les femmes se sont transformées en non-femmes. « Car les deux grands écrivains n’avaient oublié qu’une chose dans leurs courageux ouvrages, et par malheur cette chose est la principale, c’est la femme elle-même. Chers guides et maîtres, vos livres sont d’excellents, instructifs et progressifs ouvrages ; il est seulement dommage que vous ne sachiez rien de nous. Il y a de tout dans vos écrits ; il n’y manque