Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, quatrième série, 1918.djvu/59

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que l’étincelle qui révèle l’homme à la femme, et la femme à l’homme. » — Et plus loin, à propos de la maternité, de la dépendance des femmes, de la nécessité d’une vie retirée et familiale, elle apostrophe encore les deux fameux féministes : « Ce que vous considérez comme le bonheur pour nous, ce n’est pas notre bonheur, et ce que vous croyez notre malheur ne fait pas notre malheur. »

Dans ces citations, on voit s’esquisser le programme de sa campagne contre les féministes, et ce programme pourrait se résumer ainsi : Les féministes ne connaissent pas la vraie nature de la femme et ils travaillent à sa déchéance et à son malheur. Les femmes soumises d’autrefois trouvaient plus facilement le bonheur que les révoltées d’aujourd’hui. Elles étaient plus influentes et plus utiles parce qu’elles demeuraient femmes avant tout, confinées, mais souveraines, dans le domaine de leurs attributions naturelles. Devoirs conjugaux, devoirs maternels, telles sont les seules fins que madame Marlholm paraît assigner à l’activité des femmes. Elle a des pages saines, fortes, d’une délicatesse exquise sur les bonheurs à créer et les âmes d’enfant à faire épanouir.

En résumant ce beau programme, j’en ai extrait le bon, le vrai et le modéré, mais notre auteur est une polémiste ardente, une critique impitoyable qui a un style mordant et étincelant* elle pousse ses déductions jusqu’au paradoxe, et ses livres soulevèrent de grandes colères chez les féministes qui