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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, quatrième série, 1918.djvu/8

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disparu était un lutteur de moins contre la forêt mauvaise et les sauvages féroces ?

Ce soir, je l’ignore, mais je chercherai, et un jour, Fadette, fière de sa science toute neuve, vous dira l’origine de cette curieuse « Criée pour les âmes ».


III

La légende de toujours


Dans une jolie Légende Védique, j’ai lu que le dieu Iwastri, après avoir créé l’homme, constata qu’il s’ennuyait à mourir au milieu des plantes et des bêtes de son paradis terrestre. Il imagina de lui donner une compagne. Mais l’homme s’en fatigua bientôt, il se plaignit au dieu de cette petite créature vive, impulsive, curieuse et bavarde qui le déroutait, et il pria le Maître de l’en débarrasser.

Iwastri considéra avec intérêt la femme si dédaigneusement ramenée par l’homme, et la questionna :

— Tu le regrettes, peut-être ?

— Peuh ! — et son petit nez de primitive se releva drôlement, dans un mouvement caractéristique reproduit fidèlement à travers les siècles, — franchement, Seigneur, il n’en vaut guère la peine ! Sous prétexte de m’aimer il me tyrannise ; parce qu’il est arrivé le premier, il se croit supérieur à moi : il décrète et décide comme s’il comprenait tout, et pourtant, il ne comprend que