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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, troisième série, 1916.djvu/37

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Elle veut que les femmes apprennent à écouter, car, dit-elle, « tous les hommes sont ravis par le don de leur propre voix. Ils aiment à rencontrer une personne muette et crédule à qui ils peuvent parler d’eux-mêmes, de leurs ambitions, de leurs travaux, de leurs goûts, de leurs manies. Peu d’hommes sont brillants ; ils sont reconnaissants, sans se l’avouer, à la femme qui leur donne l’occasion d’apparaître sous leur meilleur jour. Une femme qui sait faire cadeau de son esprit à un homme a fait beaucoup pour s’assurer sa conquête. »

Elle prétend que, non seulement l’homme est séduit, par la douceur, mais qu’il aime la flatterie car « il est essentiellement vaniteux «. La faiblesse féminine est pour lui la flatterie suprême, car elle souligne et proclame la dépendance de la femme. Soyez indépendante, conseille ce philosophe en jupon, mais gardez-vous de paraître telle. La plus rapide façon d’éveiller l’intérêt d’un homme est de paraître en dépendre. Le plus sûr moyen de gagner sa bonne volonté est de ne pas douter qu’il soit capable de tout. Un homme se haussera, à force d’efforts, à la hauteur d’un idéal de femme ; mais qu’elle ne lui laisse jamais soupçonner qu’elle sait à quel point il est faible, si elle ne veut pas qu’il lui montre qu’il peut être plus faible encore.

Puis les hommes aiment la gaieté qui les repose, la patience qui les surprend, la sérénité à l’état d’atmosphère ambiant. Une fem-