malgré les remontrances de tous les hommes spéciaux qui naviguaient sur le St. Laurent depuis vingt ans ; là on a fait une perte totale, car on s’est entêté non seulement contre le simple bon-sens, mais contre la nature elle-même.
Ainsi encore on a dépensé plus de £900, 000 pour l’élargissement du canal de Welland quand le coût probable de cet ouvrage avait été porté à £450, 000 seulement dans un mémoire en date du 12 Août 1841, soumis au Gouverneur-Général.
Enfin on a dépensé £515, 000 sur le canal de Cornwall, quoique l’estimation des dépenses probables de construction n’eût-été portée qu’à £192, 000, dans un rapport de Mr. Killaly daté d’Avril 1846.
Il en est de même pour le canal de Beauharnais qui a coûté £532, 000 : là aussi on a excédé de moitié les estimés originaires.
Je ne parle pas d’un grand nombre d’items moins importants, mais qui, réunis, forment encore une somme assez ronde.
Voilà bien du gaspillage ; et néanmoins ceux que nous pouvons tous montrer du doigt comme en étant les auteurs, remplissent aujourd’hui les plus hautes charges du gouvernement.
Maintenant Messieurs, examinons combien il en coûte aux États-Unis pour gouverner 23, 000, 000 d’hommes et combien il en coûte, en Canada, pour en gouverner 1, 600, 000.
Les dépenses propres du gouvernement de l’état de New-York se montent pour 1849 à $670, 000. Cette somme répartie sur une population de 3, 100, 000 âmes, donne une moyenne de 26 cents par tête ou environ 1 sheling 4 deniers.
Les dépenses propres du gouvernement du Canada se montent pour 1849 à $1, 150, 000 ou, en moyenne, à trois shelings sept deniers par tête.
L’habitant du Canada paie donc pour se faire gouverner, trois fois plus que celui de l’état de New-York, pour se gouverner lui-même.
Maintenant nous avons vu précédemment que la moyenne, par tête, de la richesse publique en Canada, était de $69 pendant que dans l’état de New-York elle est de $235 : l’ha-