Page:Dessaulles - Six lectures sur l'annexion du Canada aux États-Unis, 1851.djvu/107

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moyenne de dépense, par tête, de £2, 7s, de notre monnaie, celles du Canada sont par tête, de £0, 7s, de notre monnaie

Vous voyez qu’en adoptant ce mode de répartition, le Canadien parait avoir un immense avantage sur l’Anglais, en les supposant également riches ; mais par malheur, c’est précisément cette supposition qui n’est pas fondée.


Le Canadien qui paie £0 7s, possède en moyenne, £ 17 5s,
L’Anglais qui paie £2 7s, possède en moyenne, £167 0s,
Il peut donc payer £2 7s, plus facilement que le
Canadien ne peut payer £0 7s,


Voilà pourquoi, si on répartit les dépenses du gouvernement Anglais sur la valeur de la propriété, elle se trouve beaucoup moins chargée en Angleterre qu’en Canada.

Propriété Dép. tôt :
1850.
Proport. avec
la rich. gén.
Angleterre, £3,600,000,000 stg. £50,000,000 stg.
Canada, 22,150,000 stg. 628,000 stg.


Maintenant, Messieurs, je vous le demande, lequel d’entre vous soupçonnait seulement, que la propriété, en Canada, fût en réalité, deux fois plus chargée, pour les dépenses du gouvernement, que la propriété en Angleterre ? Quand à moi, je l’avoue, je m’attendais si peu à ce résultat que j’ai refait plusieurs fois mes calculs avant de me convaincre que je ne me trompais pas.

Voilà, en définitive, où nous en sommes arrivés, avec l’Union et le gouvernement responsable.

Messieurs, les membres de l’Assemblée qui ont publiquement déclaré que le Canada n’avait rien à envier aux États-Unis connaissaient-ils l’état de choses que je viens de retracer ? S’ils le connaissaient que devient leur honneur ? S’ils ne le connaissaient pas, ils ne savaient donc rien de ce qu’ils étaient obligés de savoir ! Dans ce dernier cas, que vaut leur opinion sur l’état du pays ?

Et puis, Messieurs, quand même il serait vrai que les charges publiques fussent plus fortes aux États-Unis qu’en Canada, qu’est-ce que cela prouverait ?

Tout au plus que le peuple Américain ne craint pas que le revenu public soit dissipé, gaspillé, comme le nôtre l’a été !

Il ne craint pas d’être taxé parce qu’il a un véritable contrôle, et surtout un contrôle annuel, sur les administrateurs de