Page:Dessaulles - Six lectures sur l'annexion du Canada aux États-Unis, 1851.djvu/184

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ans, à son retour des États-Unis : « qu’il était absolument faux que l’exercice du culte catholique y fut gêné en aucune manière, y fut même vu d’un mauvais œil ; et qu’il n’y courait aucun danger quelconque d’agression sérieuse. »

Enfin Messieurs, après l’annexion nous aurons non seulement les plus amples moyens de défense par la constitution, les lois et la nature des institutions ; mais nous aurons dans nos propres mains tous les moyens de défense possibles, même ceux de résistance physique, et nous en aurons seuls le contrôle hors le cas de guerre étrangère.

Un article de la constitution de l’état de New-York contient la clause suivante, — et il en est de même dans tous les états de l’Union.

« LA MILICE DE L’ÉTAT DEVRA TOUJOURS ÊTRE ARMÉE, DISCIPLINÉE, ET PRÊTE AU SERVICE  ! ! »

Messieurs, avec une semblable disposition qu’aurons-nous à craindre ? Nous avons aujourd’hui une milice, mais à quoi sert-elle ? La discipline-t-on ? Lui permettrait-on de s’armer ? Non, Messieurs, on ne verrait pas plutôt un régiment de milice canadienne complètement équipé, qu’on en prendrait de l’alarme !

Le gouvernement sait encore mieux que nous, que si, en 1837 chaque habitant du pays eût eu son fusil, nous saurions aujourd’hui, par expérience, que les institutions américaines valent mille fois mieux que le régime colonial !

Quand nous aurons pour nous la constitution et la loi, tous les moyens de défense possibles, légaux, physique et moraux, il y aura alors certitude que nos droits seront toujours respectés, car personne n’aura le pouvoir et par conséquent le désir de les violer ; aujourd’hui nous n’avons aucune de ces garanties.

Maintenant, Messieurs, ne trouvez-vous pas que parmi toutes les singularités que nous avons vu pulluler depuis trois ans, celle du changement de rôle, de position relative qui s’est opérée dans les partis, mérite quelqu’attention ?

N’est-ce pas un fait très remarquable que l’attitude actuelle de la population canadienne, — ou au moins de ceux qui la représentent dans la législature provinciale, — sur la question de l’émancipation du pays ?

Car enfin que voyons-nous aujourd’hui ? D’un côté presque