Page:Dessinateurs Illustrations Portalis 2.djvu/269

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reçus par le Saint-Père, et un peu plus loin Mme  Lecomte reçoit sa bénédiction, le visage à moitié couvert d’un voile comme le veut l’étiquette du Vatican. C’est un charmant petit livre, très-intéressant avoir, où l’allégorie se marie agréablement à la réalité et qui fait autant d’honneur aux jeunes artistes qui l’ont imaginé qu’à ceux pour lesquels il a été fait. Il montre quel accueil empressé Watelet reçut à Rome, même ailleurs qu’à l’école française, où il dessinait modestement assis au milieu des élèves. Il y fut en réalité fêté comme un des maîtres de l’art ; le pape Rezzonico l’accueillit d’une manière distinguée, et il devint l’ami du cardinal Albani et de Winckelmann.

Natoire écrivait au marquis de Marigny, le 10 avril 1764 : « M. de Watelet part demain de Rome et prend le chemin de Venise. On le voit s’éloigner de cette ville avec, peine et moy, en mon particulier, j’en suis fâché. Son commerce plaît atout le monde, et luy-même est sensible à l’accueil distingué qu’il a reçu en ce païs-cy. » Ils revinrent, après ce charmant voyage, reprendre leur paisible existence du Moulin-Joli. Du reste la liaison de Watelet avec Mme  Lecomte n’avait jamais été un mystère pour personne, pas plus pour le mari que pour la société, où l’on avait parfaitement accepté cette situation : « J’ai fait aujourd’hui, a écrit Mme  de Genlis[1] qui n’était pas toujours indult

  1. Mme  de Genlis. Souvenirs de Félicie.