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Page:Dessinateurs Illustrations Portalis 2.djvu/49

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pas moins réduit à composer des dessins pour l’Encyclopédie, « travail auquel il gagnait moins que le plus mince journalier. » Les premières estampes où l’on trouve son nom, après quelques essais de gravure d’après les maîtres, sont quelques petites pièces gravées d’après les compositions de Greuze (1765-66). Enfin, il fait l’eau-forte du Coucher de la mariée et celle du Modèle honnête, d’après Baudouin, qui révèlent déjà un aqua-fortiste supérieur. Dès lors il cultivera concurremment et avec un égal succès ces deux talents de graveur et de dessinateur.

La souplesse de sa main avait été déjà remarquée par le libraire -imprimeur Laurent Prault, pour lequel il avait dessiné et gravé avec élégance les titres d’une collection d’ouvrages italiens qu’il réimprimait : il Pastor fido, il Decamerone, la Secchia rapita, le Rime di Petrarca, Ricciardetio (1766-68), etc. C’est à cette époque et grâce, sans doute, aux bonnes relations qu’il entretenait avec le libraire qu’il dut d’épouser sa nièce, la fille du sculpteur Pineau. Ces premiers travaux attirèrent sur lui l’attention de Le Mire et de Basan, excellents appréciateurs du talent, et qui cherchaient à réunir les dessins de la belle édition des Métamorphoses d’Ovide, qu’ils préparaient (1767-71). Là, son début est un coup de maître. Il s’y trouve en compagnie des illustrateurs les plus à la mode, Boucher, Eisen, Gravelot, et se montre de tous points leur égal. Dans ces figures, en effet, Moreau est déjà en pleine