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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/219

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se mesure-t-il ? voilà la question qu’il s’agit de résoudre.

On voit d’abord que cet effet des corps appelé mouvement, est parfaitement représenté par cet autre effet des corps appelé étendue ; car puisque la propriété d’être étendu n’est pour nous que la propriété d’être parcouru par le mouvement, les parties de l’étendue répondent très-bien et très-exactement aux parties du mouvement fait pour les parcourir. Ainsi la quantité d’étendue parcourue constate rigoureusement la quantité de mouvement fait.

Je dis que l’étendue constate et représente très-bien les mouvemens faits, mais non pas qu’elle mesure le mouvement ; car, il ne faut jamais l’oublier, mesurer une chose quelconque, c’est la rapporter à une quantité de cette même chose qui est connue et déterminée, et qui sert de terme de comparaison, de mesure. Le mouvement ne saurait être excepté de cette règle générale ; on ne peut pas plus, quoi qu’on en dise, mesurer du mouvement avec de l’étendue ou de la durée, que celles-ci avec des valeurs ou des poids. Mesurer le mouvement, évaluer son intensité, n’est et ne peut être que le rap-