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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/272

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lesquels ils se réunissent. Mais qui nous dira quelle est la nature de ce mouvement et en quoi précisément il consiste ? c’est assurément une connaissance à laquelle nul homme n’est encore parvenu. Tout ce que nous avons pu faire jusqu’à présent, a été de remarquer quelques circonstances et quelques effets de ces mouvemens.

À plus forte raison ne pouvons-nous pas déterminer la différence du mouvement qui s’opère dans les nerfs de notre œil lorsque nous voyons du bleu ou du rouge, ni dans ceux de notre oreille quand nous entendons un son grave ou aigu, ni dans ceux de notre nez quand nous sentons une odeur ou une autre, ni dans ceux de la peau de notre main ou d’une autre partie de notre corps quand nous sentons une piqûre ou une brûlure, une douce chaleur ou un chatouillement agréable ; mais nous devons croire que toutes les fois que le même nerf nous procure une sensation différente, il faut qu’il ait éprouvé un ébranlement différent et qu’il se passe en lui et dans l’organe cérébral un mouvement particulier ; et aussi que chacun de ces nerfs a une manière d’être mu et d’agir sur le cerveau qui lui est propre, puisque toutes ou