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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/273

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presque toutes les impressions produites par chacun d’eux diffèrent entr’elles plus ou moins, ensorte qu’aucune ou presqu’aucune des perceptions qui nous viennent par un nerf n’est exactement la même que celle que nous devons à un autre nerf. La preuve en est qu’aucune de nos différentes sensations, même de celles qui ont le plus d’analogie entr’elles, ne sont complètement semblables.

Malgré ces différences vraisemblables entre les divers mouvemens nerveux qui produisent chacune de nos sensations proprement dites, ils ont ensemble un point de ressemblance, c’est de partir tous de l’extrémité de nos nerfs la plus éloignée du centre commun, et de se diriger vers ce centre, tandis que ceux qui nous occasionnent les perceptions que nous nommons souvenirs, jugemens, desirs, sont purement internes, et peut-être même se portent du centre vers la circonférence.

Raisonnant sur ceux-ci comme j’ai fait sur les premiers, je suis conduit à croire que le mouvement quelconque en vertu duquel j’ai le sentiment d’un souvenir, ne saurait être le même que celui par lequel je perçois un jugement, ni celui-ci le même que