Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/67

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che, la langue, le palais, éprouvent aussi certains mouvemens particuliers qui nous occasionnent les sensations des saveurs : ce qui constitue le sens du goût.

Il en est de même de ceux des oreilles, qui nous font sentir les sons, et de ceux du nez, qui font sentir les odeurs : ce qui compose les sens de l’ouïe et de l’odorat.

Remarquez que ce n’est pas sans raison que je dis que ces quatre genres de nerfs éprouvent des mouvemens quelconques qui leur sont propres ; car, de quelque manière que vous excitiez ceux de l’oreille, ils ne vous donneront jamais les sensations de la vue ; ni ceux de l’œil, celles du goût ; et ainsi de suite.

Il n’en est pas de même du cinquième sens, que nous appelons le tact. Il paraît être général et commun aux nerfs de toutes les parties de la surface de notre corps ; du moins il n’en est aucune qui, dans l’occasion, ne nous donne plus ou moins les sensations de piqûre, de brûlure, de chaud, de froid, celles qu’excite l’approche d’un corps raboteux, ou poli, ou gluant, ou mouillé, etc… Les organes mêmes par lesquels nous recevons des sensations particulières, telles