Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/116

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l’étendue et le mode de cette extension, dans le cas particulier dont on veut parler. Ainsi, vous ne joindrez pas l’adjectif pauvre, à l’idée homme, avant d’avoir exprimé à quels individus ce mot s’applique : vous ne direz pas homme pauvre, mais l’ homme pauvre, ou tout homme pauvre, ou certain homme pauvre, etc. Etc. Car avant de rien ajouter à une idée, il faut l’avoir rigoureusement circonscrite, sans quoi ni l’idée première ni celle qu’on y ajoute, ne peuvent faire un tout bien déterminé.

De même et par la même raison, il faut également prendre cette précaution, avant de faire d’une idée le sujet d’une proposition, avant de lui donner un attribut. Car cet attribut pourrait fort bien lui convenir dans un certain mode de son extension, et ne lui pas convenir dans un autre. Ainsi, on peut dire, cet homme est malade, et on ne pourrait pas dire, tout homme est malade ; aussi, voyez vous qu’aucun nom n’est le sujet d’une proposition sans être accompagné d’un de ces adjectifs de la seconde classe, à moins toutes fois que l’extension de ce nom ne soit susceptible d’aucune variation, comme celle des noms propres ou des noms de