Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/115

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dans celui des idées dont elle est formée ou extraite. Son extension consiste dans le nombre des objets auxquels elle est appliquée actuellement, parmi tous ceux auxquels elle convient, et dans la manière dont ils sont considérés. Ainsi, les adjectifs, pauvre, faible, maigre, modifient une idée dans sa compréhension ; car, si je les joins à l’idée homme, j’ajoute à toutes les idées qui composent cette idée homme,

les idées de pauvreté, de faiblesse, de maigreur, qui n’entrent pas nécessairement dans sa formation.

Au contraire, les adjectifs, le, ce, tout, un, plusieurs, chaque, quelque, certain, (quidam),

et autres semblables, modifient une idée dans son extension ; car, si je les joins à cette même idée homme, ils la déterminent à être appliquée aux individus à qui elle peut convenir, ou d’une manière indéfinie, ou avec précision, ou collectivement, ou distributivement, ou en totalité, ou partiellement.

Il est même à remarquer que dans nos langues exactes, on ne modifie point une idée dans sa compréhension, qu’auparavant on ne l’ait modifiée dans son extension ; c’est-à-dire, que l’on n’ait scrupuleusement déterminé