Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/135

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d’établir par la théorie et en suivant la génération des idées ; mais elles sortiraient également de la sphère de mes connaissances, et du plan de cet ouvrage. Je me bornerai donc à ce que j’ai dit ci-dessus.

J’observerai seulement, qu’il est dans la nature de l’homme impatient d’exprimer ses idées, d’abréger le discours le plus possible, et sur-tout les mots dont il fait un usage très-fréquent. Or les prépositions étant dans ce cas-là plus que tout autre mot, c’est presque toujours par retranchement ou par contraction, qu’elles doivent avoir été formées ; aussi, sont-elles presque toutes des monosyllabes. J’ajouterai que la nature du service que font les prépositions dans le langage, a dû encore favoriser ces abréviations ; car elles ont dû nécessairement devenir indéclinables, en devenant prépositions, et par conséquent perdre le plus souvent leurs syllabes désinentielles. En effet, un nom a différentes désinences pour exprimer les variations qui lui sont propres : un adjectif en a pour marquer sa relation avec le nom auquel il est uni. Mais une préposition qui n’est pas plus unie au nom qui lui sert d’antécédent, qu’à celui qui