Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/214

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Pierre ayant été, Pietro essendo stato, pour unir simplement l’idée Pierre

et l’idée été, et n’en faire qu’une de ces deux-là ; comme on dit, Pierre a été, Pietro è stato, quand on veut exprimer formellement le jugement par lequel on sent que l’idée été,

ou plutôt être été, avoir été, est comprise dans l’idée Pierre.

cette forme se retrouvant dans toutes les langues où les participes présens et passés existent, il paraît qu’on s’est généralement accordé à ne pas employer le participe passé adjectivement tout seul. La raison en est, peut-être, que les hommes ayant senti confusément que les noms sont toujours au présent, comme nous l’avons vu, ils ont jugé qu’un adjectif ne pouvait pas être au passé, et qu’il convenait qu’il fut accompagné d’un temps présent, pour montrer que c’est actuellement qu’il est uni au substantif. Cela est très-croyable, car les usages des langues sont ordinairement fondés sur une métaphysique très-fine et très-juste, sans qu’on s’en apperçoive. Il est vraisemblable qu’on aurait toujours pris la même précaution pour se servir du participe futur, si dans les langues où il existe, il y