Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de marquer toutes les nuances de sa signification ; et que c’est sur-tout dans notre langue, que l’on recherche l’exactitude et la précision du discours.

Cependant il nous faut examiner tous ces tems l’un après l’autre, pour nous faire une idée juste de chacun d’eux, et voir s’il n’y en a pas d’inutiles et d’illusoires.

Je trouve d’abord un tems présent, sum, io sono,

je suis. Il exprime l’existence positive, actuelle, et absolue, au moment où l’on parle. Il existe dans toutes les langues, il est toujours un tems simple. S’il était composé, il ne pourrait l’être que du participe présent, comme ceux-ci, io sono essendo, ich bin seyend, i am being, je suis étant, existant. Mais ce serait un pléonasme ; et quand cette tournure serait usitée comme d’autres semblables, elle n’en serait pas moins un pléonasme, c’est-à-dire une répétition inutile, ou ne servant qu’à dire la même chose avec plus de force et d’emphase.

Ensuite je vois un passé, j’ai été, fui, et plus exactement, io sono stato, je suis été, ou je suis été étant. il exprime une existence passée absolument. il n’indique par lui-même aucun rapport qu’avec l’existence