Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/316

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deux cas on peut marquer ou ne pas marquer), et quand on laisse à l’intelligence du lecteur à suppléer la voix, il ne s’agit à la vérité que d’ajouter un signe qui indique cette voix, pour être tout-à-fait à l’écriture alphabétique ; mais tant que cette addition n’est pas faite, le caractère qui exprime l’articulation exprime à lui seul toute la syllabe. C’est un véritable caractère syllabique.

On en peut dire autant des alphabets de la plupart des langues orientales. Non-seulement la forme de leurs lettres est excessivement incommode et très-difficile à tracer ; elles sont surchargées de points, de traits, et de notes hors ligne, qui sont une source perpétuelle d’erreurs : mais encore, comme dans l’hébreu, une partie des sons n’est point exprimée. On laisse à l’intelligence du lecteur à la suppléer ; et qui plus est, la valeur de ce qui est écrit est souvent changée par l’influence de ce qui ne l’est pas ; en sorte qu’il faut savoir la langue et sa syntaxe pour pouvoir lire, et que, comme ledit très-bien le citoyen Volney, la lecture est une divination perpétuelle. On ne sauroit trop méditer ce qu’il a écrit sur ce sujet. Il a très-bien vu que si les orientaux en général