Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/355

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avec le ton, et est même à-peu-près déterminée par lui, certaines voix, comme nous l’avons observé, ayant beaucoup plus d’analogie avec les tons graves, et d’autres avec les tons aigus.

Voilà donc de premiers caractères imaginés pour la parole, sur le modèle de ceux précédemment inventés pour le chant. Ces caractères que depuis nous avons nommés, avec raison, consonnes, parce que rigoureusement ils ne représentent pas le son tout entier, mais seulement son articulation, n’en ont pas moins d’abord été le signe du son lui-même, désigné par sa qualité la plus remarquable, l’ articulation, comme les notes étaient et sont encore les signes des sons du chant, qu’elles désignent par leur qualité la plus importante, le ton, laissant les autres à l’arbitraire.

Ces premières consonnes sont donc de véritables caractères syllabiques représentans tout un son, dont elles marquent exactement l’articulation, et dont elles laissent dans le vague toutes les autres circonstances. C’est dans cet état que nous les voyons encore de nos jours dans les alphabets orientaux : et que nous les retrouverons aussi fort souvent dans les nôtres, quand