Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/361

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si je ne prononce pas l’ r finale, elle est inutile ; si je la prononce, il faut qu’elle soit suivie d’un e muet.

De même encore dans gnome, je prononce nécessairement gue-no-me. ce qu’on appelle l’ n mouillée forte est évidemment deux articulations successives que l’on confond, quoique séparées réellement par un schéva. il n’en est pas ainsi de l’ n mouillée faible ; c’est une articulation unique qui devrait être représentée par un seul caractère. Quand j’écris ignorant,

je dis réellement i-gno-rant. mais il devrait y avoir une consonne devant l’ i ; le gn

devrait être représenté par une consonne unique, et le ant par une seule voyelle. Ainsi il n’y a pas une des trois syllabes qui soit figurée correctement.

Beaucoup de grammairiens ont, il est vrai, fait presque toutes ces observations, et beaucoup d’autres du même genre ; mais ils n’en ont pas déduit toutes les conséquences qui en dérivent, parce que, comme nous l’avons vu, ils n’avaient pas complèté l’analyse du son vocal, et n’étoient pas remonté jusqu’au premier fait. Pour nous, ces réflexions qu’on pourrait prodigieusement