Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/406

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

représentent, et secourt merveilleusement la mémoire. Si l’on voulait composer une nouvelle langue, je voudrais donc qu’elle fût orale.

Ensuite, comme le plus grand avantage exclusivement propre aux sons, est de pouvoir devenir des signes permanens, sans la moindre altération, sans obliger à aucune traduction, à aucune translation de l’idée sur un autre signe, je demanderais pour jouir de cet avantage dans toute sa plénitude, qu’elle fût écrite avec un alphabet régulier, et une ortographe correcte, suivant les principes que nous avons exposés dans le chapitre de l’écriture. Elle deviendrait par-là très-facile à lire et à écrire, et très-constante dans sa prosodie et dans sa prononciation.

Il faudrait en outre que les mots de cette langue fussent composés de manière à être analogues aux idées qu’ils représenteraient, et à rappeler leur filiation et leur dérivation le plus possible.

J’imagine qu’on y parviendrait, en n’y faisant entrer aucun mot tiré d’une langue étrangère, mais en choisissant avec intelligence un certain nombre de monosyllabes, pour en faire les radicaux de