Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/81

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ailleurs dans nos langues scrupuleusement exactes, jamais un substantif n’est employé comme sujet d’une proposition, que l’étendue de l’idée qu’il représente, si elle est susceptible d’augmentation ou de diminution, ne soit déterminée par un article. Or dire avec précision comment existe une idée, c’est dire encore plus positivement qu’elle est existante,

que si on ne fesait que la nommer. Si donc nos substantifs, ou noms, n’ont pas différens modes et différens tems comme nos verbes, c’est qu’ils sont toujours au mode énonciatif et au tems présent.

Le signe d’une idée existante par elle-même, n’est susceptible que de ce mode et de ce tems.

Pour l’attribut, il y a une remarque à faire. Nos mots appellés adjectifs représentent une idée, comme privée de l’existence propre et absolue qu’elle a dans le substantif dont ils émanent ; mais ils ne disent pas positivement qu’elle ait une existence relative. Par là ils se trouvent ne plus renfermer l’idée d’existence. Ils nous montrent l’idée particulière qu’ils signifient comme destinée à exister dans un sujet, comme devant y exister, mais non comme y existant positivement. Ils ne sont donc pas l’expression complette d’un