esprits se sont tournés vers l’étude des faits et la recherche des connaissances réelles, mais sans s’astreindre scrupuleusement à la marche défectueuse tracée par Bacon ; et de l’autre part l’on a négligé la dialectique comme ne menant pas au but desiré, mais sans cesser de regarder la marche syllogistique comme le type de toute démonstration rigoureuse, sans cesser de croire que tout raisonnement n’est bon qu’autant qu’il peut se réduire en une série de syllogismes réguliers, et que c’est à cette circonstance, que je me permets d’appeler purement accessoire,
qu’est due sa force et sa justesse. La logique s’est donc trouvé avoir commencé la réforme de toutes les autres sciences, sans s’être encore réformée elle-même autrement qu’en négligeant des discussions oiseuses. En effet cela seul a suffi pour changer la face des sciences, tant est grande l’influence d’une seule idée capitale. Toutes les branches de nos connaissances sont sorties de la stagnation, et ont fait des progrès réels, rapides, et sûrs : et l’on peut dire que chacun de ceux qui ont cultivé avec succès quelqu’une de leurs nombreuses divisions, a réellement travaillé à la grande rénovation que Bacon n’avait fait qu’indiquer et esquisser.