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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/119

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opérations, de remarquer avec scrupule les causes, les effets, et la nature de chacune d’elles, de suivre avec exactitude leur enchaînement et leurs résultats depuis la plus simple perception jusqu’à la connaissance la plus compliquée, de noter à chaque pas l’influence des signes sur les idées elles-mêmes, et enfin de se mettre en état de faire une histoire exacte et complète de la série de ces phénomènes, sans quoi on en parlerait toujours superficiellement et au hazard. C’est ce qu’il a commencé à exécuter dans son premier ouvrage, l’essai sur l’origine des connaissances humaines

:

et on ne peut nier que dès-lors il n’ait fait un traité de l’esprit humain plus complet qu’aucun de ses prédécesseurs. Cependant il avait encore glissé trop légérement sur les premiers pas de notre intelligence ; il n’avait pas encore analysé assez rigoureusement ses premiers actes, qui sont la base de tout l’édifice. Quelques années après, il l’a reconnu lui-même ; et c’est ce qui lui a fait faire son traité des sensations, et celui des animaux qui en est une appendice, nécessaire pour étendre ces observations à toute la classe des êtres animés, autant toutefois qu’elles conviennent à