premières sur la solution desquelles elle repose ; savoir, quelles sont nos différentes facultés intellectuelles ? Comment elles forment toutes nos idées composées ? En quoi consiste pour elles (c’est-à-dire pour nous) la réalité de notre existence et de celle des autres êtres ? Comment elles se lient aux autres facultés résultantes de notre organisation ? Comment les unes et les autres dépendent de notre faculté de vouloir ? Comment toutes sont modifiées par la fréquente répétition de leurs actes ? Comment elles se perfectionnent dans l’individu et dans l’espèce ? Enfin quels secours leur fournit et quels changemens y apporte l’usage des signes ? Tels sont, suivant moi, les vrais titres de gloire de Condillac. Mais les avantages de sa méthode, qu’il a su rendre très-manifestes et très-usuels, ont frappé plus promptement les esprits ; c’est là ce dont ordinairement on lui sait le plus de gré. Cependant cette méthode tant vantée, et avec tant de raison, n’est réellement que celle de Bacon et de Descartes ; et au fond elle se réduit à ceci : examiner avec soin le sujet qu’on veut connaître avant d’en porter un jugement ; et savoir avec précision ce qu’on en veut dire, avant d’en parler. d’ailleurs depuis que l’on s’était défait de la
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