Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/130

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et nommément qu’on ne pourrait jamais prouver ni l’existence des corps, ni celle d’une intelligence suprême. Il prit le parti de définir les premières vérités, en disant que ce sont des propositions si claires, qu’elles ne peuvent être prouvées ni combattues par des propositions qui le soient davantage, et de s’en rapporter sur leur certitude à ce qu’il appelle le bon sens, le sens commun, au consentement unanime de tous les hommes jouissant de leur raison, et à d’autres caractères aussi vagues et aussi peu démêlés. Partant de ces données, il a présenté un apperçu des principales de ces vérités premières ; et c’est à quoi se réduit sa métaphysique. ensuite il a montré dans sa logique comment nous en tirons toutes les vérités de conséquence. c’est en cela, suivant moi, qu’il a le mieux réussi ; mais une chose, à mon avis, digne de remarque, c’est qu’il a refait à deux fois cette métaphysique et cette logique, d’abord pour donner une idée préliminaire du sujet, et le mettre à la portée de tout le monde, et ensuite pour le traiter avec plus de science et de profondeur. Or il se trouve que ce sont les deux versions soi-disant superficielles, qui sont les meilleures ; ce qui vient, je crois, de ce qu’étant très-occupé de se rendre