Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/136

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doute il y a eu de tout tems et partout des hommes qui s’appelaient ainsi. La preuve en est qu’on s’est souvent moqué d’eux, et qu’on a fini, sinon par les chasser de leur pays, comme les philosophes dont parle Hobbès, du moins par les exclure du nombre des vrais savans ; mais il ne s’ensuit pas qu’il ait existé nulle part une vraie métaphysique. Il y a eu et il y a encore un certain fantôme imposant en apparence, et ressemblant en quelque sorte à la métaphysique, quoiqu’il ne soit composé que de supercheries et de vilénies. Les hommes peu avisés l’ont pris pour une vraie science, et ont regardé ceux qui l’enseignaient comme des professeurs de sagesse, quoiqu’ils fussent tous d’avis différens, etc. Etc. Mais sans me permettre les sarcasmes du philosophe anglais, je dirai que l’ancienne métaphysique ne ressemble pas plus à celle dont je parle, que l’astrologie ne ressemble à l’astronomie, et l’alchimie à la chimie ; que celle-ci, ou la science logique, ne consiste que dans l’étude de nos opérations intellectuelles et de leurs effets, et que, pour me servir encore d’une expression de Hobbès, elle est l’exorcisme le plus propre à dissiper et à anéantir cette empusa, cette vieille chimère métaphysique, non pas en la