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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/151

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ne s’ensuivrait pas encore que leurs deux termes sont identiques.

cela est rigoureusement faux même des équations proprement dites. x n’est point identique avec a 2, avec le quarré de 12, avec 12 multiplié par lui-même, avec 144. Il est égal à tout cela ; mais il en diffère par l’expression, par la génération de l’idée, par ses propriétés, par les usages qu’on en peut faire. Encore moins peut-on dire que cet arbre que je juge successivement beau, sain, vigoureux, est successivement identique avec un être beau, un être sain, un être vigoureux. Si cela était, un être beau serait aussi identique avec un être vigoureux, ce qui n’est pas vrai. On peut à toute force soutenir si l’on veut, quoique cela ne serve qu’à égarer, que l’idée de cet arbre est égale sous un certain rapport à l’idée d’un être sain, etc. Mais ce n’est point là être identique. Deux êtres ou deux idées ne sont identiques que quand ils sont complétement égaux et semblables sous tous les rapports. Il n’y a d’équations et de jugemens dont les deux termes puissent être dits identiques que ceux-ci, x est x, ou cet arbre est cet arbre, et tous les autres pareils. C’est pour cela qu’ils n’apprennent rien ; et qu’ils ne sont bons à rien, ni en mathématiques, ni en physique,