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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/154

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Non, j’en demande pardon à Condillac que je révère, rien de tout cela n’est soutenable. Il a été conduit à ce faux système par l’envie de ne pas révoquer en doute la mauvaise raison fondamentale que l’on donnait de la solidité des argumens syllogistiques, dont en effet les résultats sont toujours vrais, quand toutefois on prend d’ailleurs toutes les précautions nécessaires

et il y a encore

été poussé par une autre erreur généralement répandue avant lui, et que lui-même a signalée et fortement ébranlée, mais qu’il est bon de rappeler ici. Parceque les vérités de la science des nombres et de celle de l’étendue sont d’une certitude complète, on croyait, et les gens peu instruits croient encore, que c’est aux sciences mathématiques à guider la logique et à nous apprendre à raisonner. Cependant c’est tout le contraire. On peut bien chercher dans l’algèbre et dans la géométrie, des exemples de bons raisonnemens, parceque, par toutes les raisons que nous avons dites souvent, c’est dans ces matières qu’il est le plus aisé de faire des applications heureuses des principes logiques. Mais il ne faut pas vouloir tirer de ces sciences, les principes eux-mêmes, car ils n’y sont pas. On ne peut les trouver, ces principes, que dans l’observation