Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/169

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et n’avaient pas été jusqu’à rechercher celle de la justesse de nos jugemens. Condillac, pénétrant plus avant dans son sujet, est remonté jusqu’à l’examen de nos jugemens ; et il a trouvé que la cause de leur justesse était en même temps celle de la bonté de nos raisonnemens. C’était déjà beaucoup faire que de donner une explication de la première de ces deux opérations intellectuelles, d’y rattacher la seconde, et de les faire dépendre toutes deux d’un principe commun. Mais nous avons vu que ce principe (l’identité des idées comparées) n’est pas encore parfaitement exact ; et nous avons reconnu qu’un raisonnement n’est qu’une série de jugemens successifs dans laquelle l’attribut du premier jugement devient le sujet du second, et ainsi de suite ; qu’un jugement consiste toujours à percevoir qu’une idée en renferme une autre ; et que parconséquent un jugement est juste quand son sujet renferme son attribut, et un raisonnement l’est également quand le premier sujet renferme le dernier attribut. Nous sommes donc arrivés à avoir une connaissance précise et exacte de la nature du raisonnement, et même de celle du jugement. Mais ce n’est point encore être parvenus