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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/172

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avec la netteté et l’exactitude convenables, il faudra, et on pourra montrer comment toutes nos idées en dérivent, comment tout ce qu’elles ont de certitude en dépend, comment toutes celles qui sont justes ne le sont que parcequ’elles sont liées et enchaînées à ce premier principe de toute certitude par une série de jugemens tous vrais : il faudra enfin, et on pourra faire voir clairement que tous les jugemens subséquens que nous portons ne sont qu’une suite d’un premier jugement certain, et que toutes nos connaissances ne sont qu’un long raisonnement non interrompu qui a une base solide. Alors cette grande idée de Condillac, que toutes les vérités sont unes et qu’elles sont toutes renfermées dans une première, sera réalisée ; et il sera manifeste qu’elle ne l’est que parceque les attributs de tous nos jugemens possibles, quand ils sont vrais, ne sont que des arrières-attributs d’un premier jugement certain. Il fallait donc trouver auparavant la véritable essence de tout raisonnement et de tout jugement. Actuellement venons à ce premier fait, dont nous pouvons prononcer avec assurance que nous en sommes certains. Il m’est fourni par la première et la plus remarquable des propriétés dont nous sommes doués, par celle qui constitue notre